2/ Réveil
Une sensation de chaleur et d’apesanteur envahie Syla. Elle se laissa dérivé dans cette torpeur, évitant de bouger, pour ne pas la faire disparaître. Ses pensées étaient loin d’elle et la présence de son corps encore plus éloigné. Pourtant, elle le sentait, ce lien qui la retenait encore à la vie. Pourquoi ne pouvait-elle s’engouffrer dans ce néant de calme.
Rester ainsi, ne plus bouger, attendre doucement la fin. Oui, simplement attendre. Finit les luttes et le combat. Dire adieu à ce monde, et à ce destin. Personne ne la retenait, personne ne l’attendait, et personne ne la pleurerait. Alors à quoi bon, rester en vie. Syla préféra attendre, ne pas bouger, pour en finir.
Un bruit, si sourd qu’il semble venir du néant lui-même. Son esprit réagit. Non, non, chuchote-elle à sa conscience, reste au repos. Mais rien n'y fait, le second bruit fut comme un bouton qui allume une machine. Ses pensées se cognent dans sa tête. Une secousse déplace son corps. Par instinct, elle sent ses muscles qui se contractent. Oh, si faiblement qu’elle espère se rendormir, retrouver cette sensation de torpeur. Mais non, on ne veut pas la laisser partir, une seconde secousse la fait tourner doucement. Son corps sort de sa léthargie, la douleur arrive, étrangement, avec une certaine douceur. Elle sent une tension sur ses côtes. « Quelqu’un retient ta robe »lui murmurent ses pensées. Mais Syla ne veut pas les entendrent ; elle veut se reposer encore.
Mais le cauchemar continue, quelque chose tente de l’agripper, on la saisit par le bras. Ses pensées s’agitent, son corps veut se révolter. On la tire vers le haut. La douleur dans son corps enflamme son esprit. Elle doit se réveiller, se défendre. Réagit, bon sens, allez réveille-toi. Son cerveau lui donne des ordres. Son instinct prend le dessus. Elle se met a analyser la situation. Là, dehors l’individu s’est calmé, il a parlé. Et maintenant il est penché sur elle. Il touche son visage. Maintenant, Syla peut agir.
Ses muscles se bandent, elle attrape le poignet de son adversaire, ouvre les yeux. Syla fléchit les genoux, tord son dos et se rétablit debout. Sa main gauche glisse le long de sa cuisse droite à la recherche de son arme, mais rien.
Devant elle, Syla vit un être étrange, couvert d’une combinaison jaune, avec des yeux en forme d’ampoule. Son esprit, encore endormit, met quelques secondes pour comprendre que ce n’est qu’un être humain en tenu de travail. Et que le liquide dans lequel elle baigne est en réalité, une fosse à déchets.
Sa main gauche fuse vers le visage du nettoyeur, et arrache l’intercom. Son autre main applique une torsion au bras de sa victime, l’obligeant à se retourner. Syla, bloque le bras contre le dos maintenant une pression suffisante pour faire mal sans briser les os.
- Date, heure, secteur, glisse t’elle à l’oreille de son prisonnier.
- Doucement ma jolie, lui répond une voix féminine. T’es dans les fosses du niveau 7 secteur Nord. Heure approximative 8heure. Mais laisse-moi plutôt soigner ta blessure à la tête, tu saignes abondamment.
Instinctivement, Syla, porta sa main droite au front, et reçut un violent coup de crâne de la femme qui s’était propulsé en arrière. Le choc lui fit perdre l’équilibre, son corps glissa dans la fange. Elle se retrouva entraînée vers le fond par le poids de son adversaire. Syla tenta de repousser le corps avec ses pieds mais l’autre femme fut plus rapide et se retourna. Elle enserra les épaules de Syla et les plaqua au sol. Syla sentit les bottes de nettoyeur se poser sur son ventre et la douleur de la poussé envahie son estomac, à l’instant où son corps était libéré de l’emprise de son ennemie. Ses jambes s’étaient empêtrées dans sa robe, l’empêchant de remonter immédiatement.
Lorsqu’elle émergea du limon, Syla découvrit que la femme était assisse sur une plate forme, près d’une échelle en métal. Un pistolet à la main, la femme n’était pourtant pas menaçante car elle était simplement assise et attendait.
- Et si on arrêtait les conneries, lui dit-elle d’un air enjoué.
Syla, nota rapidement que la femme avait pris le temps d’enlever ses gants et ses optiques. Et que son intercom était rebranché. Syla, acquiesça d’un signe de tête.
- C’est bon Brock, rien à signaler, juste un rat qui m’a fait peur et comme une conne, j’suis tombée.