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Auteur Sujet: Note d'ambiance....  (Lu 5086 fois)

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Hors ligne babayaya

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Note d'ambiance....
« le: 13/02/2008 - 10:43:02 »
Voici en copié collé un petit texte que j'ai récupéré d'un collègue.
Lui même l'a pris d'un document plus long envoyé à l'unesco...
il relate l'ambiance qu'il peut y avoir à bord d'une plateforme d'extraction de gaz en mer du nord...
oui c'est en surface mais vou verrez en le lisant de troublantes similitudes avec une station isolée...

bonne lecture, enjoy...




«C’est votre premier séjour offshore, n’est-ce pas?» Les nouveaux arrivants sur «Viking B», la plate-forme d’extraction de gaz en mer du Nord de la compagnie pétrolière Conoco, sont vite repérés. Il n’y a qu’eux pour se perdre dans la contemplation de l’horizon ou hésiter à s’aventurer sur les plaques de métal des ponts, hypnotisés par la houle qui fait onduler la surface de l’eau 30 mètres plus bas.
Car les initiés ne voient plus la mer. Les vagues font partie des meubles. Tout au plus les sentent-ils lorsqu’une grue rugit pour décharger une cargaison et fait vibrer la plate-forme perchée sur de gigantesques pattes métalliques, à 138 km à l’est des côtes britanniques. A moins de subir une panne de courant, le bruit de la houle ne parvient pas à dominer les vrombissements, crissements et grincements de ferraille du matériel assurant l’écoulement quotidien de six millions de mètres cubes de gaz à travers les tuyaux qui courent sur les fonds marins jusqu’au rivage.
«Au début, on est tout bonnement fasciné par la mer, reconnaît Vera Swan, l’une des deux femmes du personnel de service vivant parmi les quelque 70 hommes de l’équipage. Mais au bout de six ans, on oublie qu’elle est là.»
«Je viens d’arriver, raconte Steve Slinger. Je croyais la mer du Nord grise alors qu’elle peut être d’un superbe bleu turquoise. Pour le moment, je ne perds pas une miette du spectacle et je m’extasie sur tout. Ca passera sans doute. Le plus dur est de ne pas pouvoir faire une bonne marche. On se sent emprisonné par l’eau. Je m’y ferai sûrement. Je ne suis pas là pour admirer les vagues mais pour gagner de l’argent. A 45 ans, je n’ai pas de qualifications particulières, seulement une solide expérience de terrain. Chez moi en Ecosse, on se tire largement d’affaire avec 15 000 livres par an» (environ 25 000 dollars), alors que les salaires offshore oscillent entre 30 000 et 70 000 livres (50 000 à 120 000 dollars) pour un cadre supérieur.
L’appât du gain l’emporte sur l’appel du large. Le train-train quotidien de la plate-forme semble engloutir toute vision romantique de la vie en mer. «Vivre ici n’a rien à voir avec le fait de travailler sur un bateau en train de naviguer», explique Hank Rawlins, 55 ans, dont 23 de travail offshore. Sur la plate-forme, tout est programmé. Après 15 jours de congé chez eux, les membres de l’équipage arrivent en hélicoptère pour 14 jours de travail effectué par roulement, chaque équipe passant 12 heures à régler, tester et entretenir le matériel de mesure et de compression du gaz, acheminé par téléguidage depuis cinq gisements voisins. Le moindre changement exige l’avis d’un responsable et beaucoup de paperasserie. «On a l’impression d’être un robot, lance Mick Draper, jusqu’au jour où l’on réalise sur quoi on est assis. Rappelez-vous avec quelle facilité vous allumez votre chaudière à gaz. Ici la pression est 1 500 fois supérieure!»
La tension du travail évacuée, il vous reste tout au plus à décider si vous prendrez du gâteau de riz au dîner ou ferez de l’exercice dans la salle de gymnastique. La vie sur Viking est étonnamment civilisée. Les femmes de chambre font les lits tous les matins, votre linge vous attend soigneusement plié devant votre porte et les repas vous sont servis dans la salle à manger commune. Les matinées se passent à feuilleter la presse du jour acheminée par hélicoptère ou à zapper sur les récepteurs de télévision installés dans chaque cabine double. Si l’alcool est strictement interdit, on peut fumer. Et la possibilité de téléphoner gratuitement chez soi atténue l’impression d’isolement.
Mais la mer menace à tout instant de rompre ce confort un peu anesthésiant. Avant même de quitter la côte, on se prépare à un éventuel plongeon dans les vagues glacées (2°C à 6°C): les membres de l’équipage, mais aussi les visiteurs, s’exercent à s’extraire d’hélicoptères projetés dans des piscines d’eau glaciale pour simuler un accident. Une fois au large, personne ne se risque sur le pont sans avoir endossé une combinaison rouge vif pour pouvoir être repéré et récupéré par l’équipe de surveillance en cas de chute dans l’eau, un bateau patrouillant en permanence dans le périmètre de la plate-forme.
La peur de voir la mer prendre des vies ferait presque oublier ce qu’elle donne. Pourtant, la pêche a constitué pour les habitants de Viking un passe-temps fort apprécié jusqu’au jour où les pilotes des hélicoptères se sont plaints de l’odeur des paquets qu’ils rapatriaient sur la terre ferme. D’autre part, des oiseaux égarés ou épuisés se laissent parfois tomber sur la plate-forme. C’est l’occasion d’oublier un instant la routine pour se laisser aller à quelques instants de tendresse: l’équipage se presse autour de ces pauvres créatures en perdition, les nourrissent, consignent leur arrivée et les reconduisent même jusqu’au rivage par hélicoptère!
Plus important, «on prend de l’assurance», constate June Cerey, affectée de nuit à la blanchisserie. Après avoir élevé son fils aujourd’hui âgé de16 ans, elle a décidé, à l’âge de 35 ans, d’entamer une nouvelle vie au large. Après le petit passage à vide que connaissent tous les débutants, elle s’est heurtée aux vraies difficultés: traverser la salle à manger pendant le dîner. «J’étais horriblement gênée d’être la seule femme. Même si les hommes ne sont pas si frustres que je l’imaginais mais plutôt de bons pères de famille, il faut avoir de l’assurance.»
«On éprouve aussi un authentique sentiment de liberté, ajoute Bob Thorpe, l’un des deux responsables de Viking. Ici, on se concentre sur son travail, sans être distrait par des broutilles, comme une panne de machine à laver. Puis on rentre à terre et on ne pense plus qu’à la maison et à la famille.» Mais, surtout, la mer oblige à se débrouiller seul. «En cas d’urgence, on ne peut pas appeler une ambulance ou les pompiers, rappelle B. Thorpe. Nous devons compter sur nous-mêmes. Les machos et les casse-cou qui se croient au-dessus des règles de sécurité font long feu. Le reste de l’équipage n’en veut pas, surtout depuis l’accident de Piper Alpha.» Cette autre plate-forme située en mer du Nord avait flambé il y a dix ans, suite à un mélange explosif de défauts de conception, de normes de sécurité insuffisantes et d’incompétence. Bilan: 167 morts sur les 226 membres de l’équipage. Seuls avaient survécu ceux qui avaient vu l’eau comme un ultime refuge et s’y étaient jeté.
Bien qu’elle donne plus qu’elle ne prend, la mer a mis longtemps à commencer à se faire respecter: lorsqu’on a entrepris les forages en mer du Nord dans les années 70, personne ne se souciait de l’environnement. Aujourd’hui, des compagnies comme Conoco ne peuvent plus l’ignorer. Selon la règle en vigueur sur Viking, seuls les rejets d’origine humaine vont à la mer. Produits chimiques, combustibles, fragments d’outils cassés sont mis de côté et déchargés à terre. Malgré ces précautions, les fuites de gaz, principalement dans l’atmosphère, continuent. Elles sont néanmoins moins importantes que dans le périmètre des plates-formes qui réalisent des forages.
La puissance des éléments force aussi le respect des hommes. «Voici dix ans que je travaille offshore, confie Paul Preston. Je peux passer à côté des vagues sans les voir. Mais la mer exerce toujours sur moi la même emprise. Pendant les tempêtes, on réalise la violence qu’elle peut déchaîner. A ce moment-là, je prends conscience que nous vivons sur un point minuscule. Peut-être faut-il oublier qu’elle nous entoure. Si on commençait à réfléchir à tout ce qui peut mal tourner, on ne tiendrait jamais le coup ici.»


p.s. Je ne savais pas où le placer, mais je suis sur que bubu, au cas où le saura lui...;-)
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Re : Note d'ambiance....
« Réponse #1 le: 13/02/2008 - 11:23:54 »
Ce ne serait pas mieux dans le forum ambiance?
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Hors ligne babayaya

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Re : Note d'ambiance....
« Réponse #2 le: 13/02/2008 - 11:26:14 »
euuhh oui pitet, mais je l'ai mise là justemment n'étant pas sur..., si tu préfères, déplaces le...
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Re : Note d'ambiance....
« Réponse #3 le: 13/02/2008 - 11:58:00 »
Voilà qui est fait ;)
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Re : Note d'ambiance....
« Réponse #4 le: 13/02/2008 - 14:18:11 »
Un petit +1 pour ce texte qui a su me scotcher.
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Re : Note d'ambiance....
« Réponse #5 le: 14/02/2008 - 11:09:40 »
Très interessant en effet ;) +1