NB : dans ce message au moins (
), j'essaye d'argumenter en restant posé et en prenant un peu de recul. Si certains pouvaient faire de même sans me rentrer directement dans le lard, ou en balayant le tout d'une petite phrase assassine, c'est pas plus mal. :-)
Ensuite, je me permet de revenir juste sur un propos tenu par Ralph:Tu parles d'une niche au sein du monde du JDR, ou bien d'une niche pour ce qui est de son utilisation géographique?
D'une niche au sein du JdR en général, évidemment. Les niches "géographiques" ne sont JAMAIS pertinentes, jamais. Il suffit qu'il y ait ici ou là un noyau dur, et c'est toute l'analyse qui est biaisée. Les cas particuliers ne font pas les statistiques. On le constate régulièrement avec le phénomène des conventions et des clubs, qui peuvent faire preuve d'un dynamisme surprenant, ou au contraire être particulièrement amorphe, sans lien apparent avec le lieu géographique (ah, Lyon, ville des paradoxes rôlistes...).
Bref, parler d'une niche en ayant simplement des informations tronquées, c'est très... cavalier...
En faisant le constat qui est le mien, j'ai observé 3 lieux précis et constaté la présence et la "demande" dans ces 3 milieux.
Si la niche est le post-apo au sein du JDR, et bien, là, le constat est encore plus flagrant, les joueurs apprécient et sont plutôt demandeur.
Infos tronquée ? Les chiffres de vente et le comportement du marché ? Mouais. Que cela *N*ous plaise ou non : la hard SF et le post-apo font partis des parents pauvres du JdR, tout comme tout ce qui sort du méd-fan bling bling à la D&D et de Ketulu, en France. Ce n'est pas moi qui le dit, hein, ce sont les chiffres et les faits. Au passage, pour les ultras : quand je dis "la SF est sous-représentée", c'est juste un constat global, hein, pas une manière de minimiser l'importance et l'intérêt de Polaris (WTF...). Je replace juste les chose dans leur contexte, car c'est AMA crucial pour ce genre de débat, bien avant de parler de problèmes de com' des uns et des autres.
Bon, vous pouvez toujours essayer de me dire que j'ai tort et que mes arguments sont foireux, malgré le fait que je bosse dans le milieu. Pas de problème, et je ne prétends pas non plus avoir la science infuse. Mais alors, faisons un petit test : allons donc poser le même genre de questions sur un fofo généraliste où on peut trouver des auteurs et des éditeurs, et où les intervenants sont généralement parfaitement au courant du fonctionnement du marché du JdR (Casus NO par exemple, sans doute le plus gros forum francophone européen actuel). Et voyons ce qu'on obtient comme réponses, concernant les *chiffres* et les *faits*... Et si on souhaite éviter l'effet forum, posons la question directement aux auteurs et aux éditeurs, au détour d'une convention. Si, si, ces gens sont accessibles. Ou des vendeurs ayant au moins 10 ou 15 ans d'expérience, sinon plus. Dans tous les cas, il faut prendre la peine de *croiser les données* (et éviter les cas particuliers !).
Alors effectivement, de temps en temps, il y une mode ou un produit particulièrement attractif qui apparaît et qui bouleverse tout : ce fut le cas des jeux cyberpunk, et en post-apo ce fut le cas de Vermine. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt : au-delà de l'engouement et du pic de vente ponctuel, ces jeux sont soumis au même cycle de vie naturel que tous les autres jeux qui ne sont pas des locomotives. Ce n'est pas vraiment une question de ventes (Polaris s'est vendu !!!), mais une question d'intérêt pour le jeu dans la durée et de pratique effective. Comprendre : un jeu *vendu =/= un jeu effectivement *joué*, et pour lequel un groupe de jeu s'investit dans la durée.
Nous évoluons dans un marché totalement déséquilibré, dominé ludiquement et culturellement par D&D, malheureusement*. A côté de D&D et ses copains, tous les autres jeux se partagent une part de marché d'une 20aine de %. Et là dedans, il faut déjà commencer à caser Ketulu et Warhammer avant les autres. Et bien avant Polaris. Attention, comprenez-moi bien : tout ça ne veut pas dire que Polaris est mort, ni qu'il n'y a pas de demande pour la SF et le post-apo (évidemment ! Quelle drôle d'idée...), juste qu'il faut composer avec la structure du marché (cycle de vie des produits, pics de vente, évolution de l'investissement des joueurs sur la durée). Il faut bien comprendre que le JdR, c'est un mélange improbable d'inertie désespérante et d'ultra-dynamisme un peu trop euphorique parfois.
Je vous renvoie également au message de kyin, page 15, qui explique tout aussi bien les choses (dommage, c'est toujours ce genre de messages argumentés qui passe à la trappe).
* En fait, même là il ne faut pas être aussi simpliste : D&D c'est une nébuleuse aussi, qui est soumise aux même lois que Polaris, d'où le fait que Pathfinder soit énormément joué, et que D&D 4 soit en perte de vitesse, en attendant D&D 5.