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[L’écran vire au noir, le temps que le processeur de l’ordinateur charge le programme de lecture]
[En bas de l’écran, dans le coin gauche, un paragraphe en petite police rouge affiche la date et l’heure de l’archive:]
Volsgarint, C.
Soldat Première Classe,
Officier Médical.
Enregistrement Visière Tactique
19/04/562, 13 : 00
[L’écran affiche spontanément une image, alors que son porteur ajuste son casque sur lequel la caméra est manifestement fixée. La caméra fait un plan, contemplant l’intérieur d’un sas dans lequel se trouve un escouade de cinq hommes, tous équipés de manière militaire, affublés d’une armure rayée et battue, manifestement Exo-1. Alors qu’il passent en revue leur équipement, l’un des soldats à l’air plus endurci, dont la plaque lit « Cruso, I. » lève les yeux à la caméra. Une voix gronde sur les ondes radio.]
« Tu veux ma photo ? »
« Ouais. » vint la réponse. « C’est pour mettre dans mon album à mochetés. »
[Une main rapide jaillit du soldat vexé, bousculant la caméra et le casque qui le porte avec tout son contenu.]
« T’as fait l’école du rire toi, hein ? » murmura la voix de Cruso.
[La caméra se tourne pour contempler la sortie du sas, et se trouve nez à nez avec le soldat de devant qui s’est retourné. Son visage dans son casque est invisible à l’exception des yeux, visibles sous un verre clair recouvrant les ouvertures oculaires.]
« T’écoute ce qu’on te dit, le malin ? »
« Weirsbowski ! » beugle une voix sur le canal de communication. « Ferme ta gueule. »
[Le soldat fait volte-face vers la sortie. Sur le dos de son casque est écrit en stencil jaune « trop près pour tirer », probablement l’œuvre du soldat lui-même.]
« Oui, major. » Répond Wiersbowski.
[La caméra change d’angle, plongeant sur les mains de son porteur, tenant entre ces dernières une arme longue, chromée, des fils renforcés le long de l’armature. Prenant quelques secondes pour assurer son fonctionnement, la caméra retourne s’orienter sur la sortie alors que la voix qui rappela Wiersbowski à l’ordre se mit derechef à parler.]
« Très bien, messieurs – on écoute, maintenant. Votre shift ce coup-ci sera de la patrouille. J’veux pas entendre de « ouais ! » ou de coup de feux de joie. J’veux une patrouille correcte. Il y a eu des rapports selon quoi il y aurait des foreurs dans notre secteur, alors vous allez tous fermer vos gueules pendant les patrouilles. Pas de bavardage, pas de remarques intelligentes, et Olgov, ça veut aussi dire pas de prière. Je veux pas de ça dans mes rangs. Clair ? »
« Oui, major. » répondit l’incriminé.
[Les six restèrent silencieux avant l’ouverture du sas, un grésillement discret la seule chose audible sur le canal de communication. Quand finalement s’ouvrent les portes avec un sifflement de pression, une caverne humide et bien éclairée s’ouvre devant l’escouade. Les cinq sortirent, et la caméra fait un plan sur la droite avant de faire de même. Un petit écran lisant en lettres Olakar clignote « pression ajustée ». La caméra fait un plan sur le reste de l’équipe qui fait une pause dès que ferme le sas à peine audible dans le fond sonore. Un des soldats se retourne, les gallons d’un major sur l’épaule.]
« Okay, messieurs. » Dit la voix autoritaire. « Comme je disais : on reste muets. Mesdames, allumez vos proxies. »
« Reçu. » Disent certains.
[Alors que notre soldat baisse les yeux pour activer une commande manuelle sur le bras droit de son armure, une fenêtre apparaît dans le coin supérieur affichant un radar translucide de la zone autour du soldat. Des cliquetis sourds affichent les ondes envoyées qui reviennent ayant rebondit sur les objets mouvants : sur l’instant, rien n’est visible.]
« Deux par deux, restez en contact visuel – dix mètres d’écart. Wiersbowski, tu me couvres sur le flanc gauche. »
« ‘major. »
« Olgov, a droite avec Gusinsky. »
« ‘major. »
« Cruso, Volsgarint, passez devant. »
[Les deux voix retentissent sur le canal en même temps.]
« Oui major. »
[La caméra fait un plan sur Cruso, qui rentre un chargeur dans son arme. Quand il lève le regard, il parle.]
« On dirait que t’est coincé avec moi. Les dames d’abord. »
« Je veux le divorce. » vint notre soldat.
[Le major grogne sur le canal.]
« J’ai dit la ferme ! »
« Oui, major. » vint une réponse en unison.
[Les trois heures et cinquante minutes qui suivent consistent de patrouille de lieux ressemblant à des carrières, passant devant un énorme pilier central qui semble compenser une erreur de forage en soutenant une partie du plafond par laquelle une nappe phréatique goutte de manière assez inquiétante. Au travers du champ de stalagmites et d’équipement de forage, la caméra fait des plans assez souvent, histoire de vérifier la proximité des autres soldats. Le seul bruit qui vient de l’audio est le son hypnotisant du cliquetis sourd du détecteur de mouvement. De temps en temps, une ombre se manifesterait dans sa fenêtre, se révélant être un rocher ou un outil qui tombe. Le chronomètre de la mission indique les quatre heures et vingt-sept minutes passées alors qu’une voix chuchote sur le canal.]
« Camarade Major… »
« Quoi, Gusinsky ? »
« Y’a de la friture bizarre. On dirait qu’un morceau du mur cap zéro-zéro-neuf bouge. »
« Okay, messieurs – rabattez-vous. Olgov, Gusinsky, passez devant. Cruso, Volsgarint, vous prenez la corniche à droite et vous les couvrez. »
[Une vague d’acquiescence passe sur le canal alors que tout le monde s’exécute. La caméra saute alors que son porteur court, faisant un plan de temps en temps sur Cruso. Le deux courent une trentaine de secondes, passant les deux soldat devant. Une fois sur la corniche, les deux hommes prennent position derrière une pile d’éboulis, armes posées sur son sommet surplombant Olgov et Gusinsky. La portée du détecteur de mouvement s’agrandit alors que son porteur le recalibre et, en effet, la façade apparaît comme une trace blanche dans la fenêtre.]
« Des foreurs ? » Demanda Wiersbowski.
« Négatif. » Répondit Cruso. « Ta roche là, c’est que du sédiment – c’est pour ça qu’on a avoir des yeux dans le dos de la tête. Des foreurs te passent au travers en moins de temps qu’il en faut à ta nounou pour se mettre à genoux. »
« Putain. Rapide. »
« On ferme son clapet et on fait attention. Foreurs ou pas, pas de surprises. On ne tire pas sans que j’en donne l’ordre. »
[Les instants passent, et le mur reste allumé au scanner. Quinze minutes plus tard, le mur commence a se fragmenter.]
« C’est pas de foreurs. S’il sont hostiles, blessez-les. Volsgarint, met donc ton joujou sur MAX. »
« Oui major. » Dit notre soldat. Le cliquetis du détecteur de mouvement continue à afficher les vibrations du mur.
« Tout doux, les gars… » dit le Major. « L’extérieur des jambes et les extrémités. Je ne veux pas de morts. »
[Les vibrations s’arrêtent, et, l’espace d’un instant, seul le cliquetis du scanner retentit. Tout est paisible.]
« Ca s’est arrêté. » Dit Olgov.
« Maintenez vos positions. » répondit le major. « Le silence ne signifie rien. »
[Le silence se prolonge. Une minute plus tard, la voix de Cruso emplit le canal.]
« Ca fait un moment qu’on est là, camarade major. »
« Reste couché. Volsgarint, Wiersbowski, approchez la brèche par les flancs. »
[Une paire d’acquiescements retentissent sur le canal et la caméra se remet à bringuebaler alors que notre soldat se lève de couvert et bat en retraite le long de la corniche. Alors qu’il s’approche de la brèche, un marine est déjà appuyé à côté d’un tronçon de mur très endommagé.]
« Magne-toi, Volsgarint. » vint la voix de Weirsbowski.
« ‘vais aussi vite que je peux, mon pote. »
[La seconde même, Weirsbowski disparaît de vue alors que notre soldat passe devant une stalagmite épaisse – le détecteur de mouvement s’affole alors que les débris d’une explosion concentrée volent du mu ébréché. Une exclamation générale retentit sur le canal.]
« Weirsbowski ! » hurle notre soldat.
« Homme a terre ! » hurle Gusinsky.
« Feu à volonté ! » aboya le major.
[Le temps que les ordres soient compris et exécutés, plusieurs hommes en combinaison sombre sortent de la brèche avec un déluge de feu automatique. L’escouade semble avoir l’avantage de couverture et de surprise, face à un ennemi qui ignore leur positions exactes. La caméra se plaque contre la stalagmite une seconde, puis la contourne, son arme chargée. La ou se tenait le mur se trouve désormais un trou conique déversant des hommes. Sans hésitation, le canon de l’arme s’ajuste dans le champ de la caméra, et une énorme déflagration agite le canal. L’arme ne donna aucun recul, alors que les deux derniers hommes s’effondrent, leur tête casquée hurlant entre leur mains. Trois autres hommes se précipitent dans la direction opposée.]
« Trois fugitifs ! » Hurle notre soldat.
« Volsgarint, neutralise les blessés et porte attention à Wiersbowski. » répondit le major. « Cruso, tu prends Gusinsky et vous couvrez la zone. Olgov – avec moi, on prend en chasse. »
« Reçu. »
« Oui major. »
« Cinq sur. »
[Le cliquetis du détecteur de mouvement affiche multiples contacts le temps que tout le monde obéisse aux ordres. La caméra avance lentement sur les deux hommes à terre alors qu’ils convulsent inconsciemment, rompus de douleur. Un pied en armure éloigne leurs armes – des armes de combat rapproché impressionnantes, et après s’être assuré qu’il ne faisaient pas la comédie – un filet de sang leur coulait des oreilles – il se pencha sur le corps inanimé de Weirsbowski. Pendant un instant, il ne se passe rien alors que le soldat s’agenouille au dessus de son camarade, mais la caméra s’agite, et soudainement se lève, seulement pour tomber vers le sol un moment plus tard. Le soldat a, sans doute, retiré son casque. Une phrase clignote sur l’écran en Olakar : « Lien avec le processeur interrompu ». Dans le champ de la caméra, le tronc de Weirsbowski, couché le dos de la tête face à la caméra alors que deux mains blindées tentent de lui enlever son casque. Quand le verrou cède, révélant le visage balafré aux cheveux blond sale de Weirsbowski, un autre se penche, un visage rugueux cette fois, couronné d’une coupe à la tondeuse noire. L’homme écoute la respiration de Weirsbowski, ensuite attrape son casque et le rattache. La caméra tangue, puis se clipse en position. Le slogan clignotant disparaît alors que la communication avec le processeur reprend.]
« Camarade Major ? »
« Qu’est-ce que c’est, Volsgarint ? »
« Weirsbowski est en vie, mais je ne sais pas pour combien de temps. Il y a un traumatisme crânien et il respire mal. »
« Bien reçu. Reste avec, et surveille les deux clodos. »
« Oui Major. »
[Notre soldat se lève et assied Weisbowski, s’asseyant à son tour en face des deux intrus. Les moments passent, et le silence radio occupe le canal. Eventuellement, la caméra fait un plan sur les musettes que portaient les deux soldats. Notre soldat s’en approche, et un bras blindé apparaît dans le champ pour s’en emparer. Le tirant vers lui, la caméra fait un plan alors qu’on voit les mains solidement gantées du soldat ouvrir le petit cartable. Il contient un appareil pour lequel ce sac était fait sur-mesure, et surprenamment, les caractère d’imprimerie sont en Olakar.]
« Euh – Camarade Major ? »
« Quoi, Volsgarint ? »
« Ils ont des charges de démolition avec eux. Nos charges. »
« Oh merde. » Vint la réponse du Major. « Ouvre l’œil. Sans doute reviennent-ils sur ta position. »
[Les minutes passent, durant lesquels la caméra fait des plans nerveux sur les alentours. Soudainement, le silence radio se rompt.]
« Gare au feu ! » Hurle Gusinsky.
[Une explosion secoue la caverne, et la caméra se verrouille dans sa direction. La colonne centrale qui maintenait une partie du plafond s’effondre progressivement. Le major aboie dans le canal.]
« On évacue ! Sas Echo-cinq-Bravo ! Submersion ! »
« On fait quoi de Weirsbowski ? »
« Porte-le ! »
« Je peux pas ! Il est trop lourd ! »
« Déboulonne-le, alors ! »
[La caméra bouge vite alors que notre soldat lève le bras de Weirsbowski, tirant sur une petite poignée jaune et noire se situant sous le poignet de l’armure. Les joints de l’armure se rompent avec l’explosion des boulons de sécurité, et notre soldat enlève rapidement les pièces détachées – libérant Wiersbowski dans ses sous-vêtements. Deux bras l’attrapent, et le tirent sur l’épaule ou est positionnée la caméra de notre soldat. Des bruits d’effort sonnent sur le canal audio, mais on ne voit plus rien à cause du corps posé contre la caméra. Le soldat grogne et souffle alors qu’il court au travers de la caverne. Un bruit d’eau tombante en trombe emplit de plus en plus le fond sonore, mais ce n’est qu’une question de temps avant que les efforts du soldat noient tout autre bruit. A un moment, un morceau du champ de la caméra se remet à recevoir de la lumière alors que Wiersbowski bouge. Notre soldat se calme, et pose le blessé à terre, l’asseyant contre un morceau d’équipement de forage.]
« Ca va, mon gars ? » demande le soldat.
« Non. Je sens plus mon crâne. »
« Tu sens… ? » une main gantée de métal entre dans le champ pour manipuler la tête de Wiersbowski. « Laisse-moi donc voir. »
[En tournant la tête de Wiersbowski, le champ de la caméra révèle un immense fracture ouverte, exposant l’arrière du cerveau du soldat blessé ainsi que le haut de sa colonne vertébrale.
« Tu sens rien, tu dis ? » demande notre soldat.
« Que dalle. »
« C’est l’adrénaline. Quand l’effet cessera, tu va avoir le pire mal de crâne que t’aies jamais eu. » la caméra se baisse alors que notre soldat s’accroupit. « J’vais pas te raconter des conneries, mon gars. T’as le plus gros trou que j’aie jamais vu sur une personne vivante dans l’arrière du crâne. Si tu crèves pas de perte de sang – ce qui ne me semble pas être le cas, malchanceux – y’a pas à dire ce que les dégâts corticaux vont te faire. »
[Wiersbowski reste prostré, des larmes s’accumulant dans ses yeux.]
« Tu dis a Ivanka… »
« Ouais, pas de problème. »
[Les larmes débordent des yeux de Wiersbowski alors que la caméra fait u plan sur les mains du soldat en train de vérifier si il y a une cartouche dans la chambre d’un pistolet aux airs assez lourd. La caméra remonte avec l’arme alors que cette dernière se pose sur le front du blessé.]
« Pour la Ligue. » dit notre Marine.
« Je l’emmerde, la Ligue. » vint la réponse.
[Une douille vole du port d’éjection alors que la balle traverse le crâne de l’ex-blessé et sort par le trou existant, prenant la plupart de son cerveau au passage. Soudain, une craquement sinistre se fait entendre alors que la caméra fait un plan urgent vers le plafond – trop tard pour réagir face à l’importante masse de débris tombant sur notre soldat. La roche frappe, et l’écran vire à la friture.]
[L’écran passe au noir alors que le programme de lecture reconnaît le reste du fichier comme de la neige.]
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>Prodédure de Cour Martiale : Volsgarint, C.
>>Trahison - Charge abandonnées
>>Sabotage - Charge abandonnées
>>Meurtre - Coupable
>>Aide à l’ennemi - Coupable
>Sentence : Coupable de 2 chef(s) d’accusation. Commis à la Colonie Pénale Vitriomilny, océan Arctique. (6 mois)
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>Rapport du Magasinier Général : Rapport sur Dégâts, combinaison d’infanterie « Terre Creuse »
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>Rapport du Magasinier Général : Rapport sur Réparation, combinaison d’infanterie « Terre Creuse »
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>Laboratoire de Science Légale de Nazca : Autopsie 33984-W, Wiersbowski, T.
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