J’ai pris plaisir à lire ta nouvelle, c’est important et pas si courant. Ta façon de prendre les personnages dans leur contexte social de dévoiler progressivement leurs tranches de vie permet au lecteur de les découvrir en douceur sans se lasser, maintenant il y a des maladresses syntaxiques qui surprennent et viennent distraire l’attention, c’est gênant mais ton parti pris judicieux d’écrire de courts chapitres, d’alterner dans ta narration les phases explicatives, descriptives et les dialogues permettent néanmoins au lecteur de rester attentif. Le plus gros de tes efforts devraient porter sur ton style et la construction de tes phrases, on ne tombe jamais dans l’emphase mais il y a des lourdeurs.
Exemple
En prenant le premier paragraphe du premier chapitre...
« Ela n’aimait pas son travail, mais au moins pouvait-elle vivre tranquillement » : je trouve cette phrase géniale sur le fond dans le sens où en une ligne, on sait qu’on a à faire à un personnage féminin qui a un travail probablement pas passionnant mais dans lequel elle trouve des contreparties et cerise sur le gâteau on a une indication sur sa psychologie, elle semble apprécier la tranquillité. Au niveau de la forme c’est bien même si on doit pouvoir faire plus fluide.
« Telles étaient ses pensées ce matin lors de sa prise de poste », y a vraiment un truc de trop ici, on s’doute bien que ce ne sont pas les pensées de son perroquet
le matin n’a aucune importance puisqu’on apprend en suivant qu’elle remplace l’équipe de nuit, donc tu n’as à conserver que la prise de poste que tu peux intégrer dans la phrase suivante ou précédente.
« L’équipe de nuit, enfin de nuit, plutôt de temps de repos officiellement décrété au sein d’Equinoxe. ». Là je n’ai pas compris le sens de ta phrase et d’ailleurs il ne s’agit pas d’une phrase puisqu’il n’y a pas d verbe
« Bref, l’équipe de nuit avait fini et remontait, l’air hagard, sale » et à l’odeur écœurante. » Ici on des informations intéressantes sur le contexte, tu positionnes les éléments constitutifs de la suite du récit, c’est très bon mais encore des surprises désagréables concernant la construction. « Bref », emploi inapproprié dans un récit, on dirait qu’il était temps pour toi de passer à la suite parce que précédemment ça t’ennuyait vraiment. Une équipe ne peut pas avoir un air hagard mais ses membres oui.
« Ils passeraient à coté d’elle sans un mot », là je n’ai pas compris pourquoi tu as changé de temps pour annoncer un évènement au banal.
« A sa droite, Ela vit le nouveau avoir la nausée », le nouveau est amené à la connaissance du lecteur de façon avisée.
mais pourquoi a-t-il donc la nausée ? Par la suite, on peut imaginer qu’il a peur où que c’est à cause des lieux nauséabonds...
J’ai été mis en appétit à la lecture de ce premier paragraphe qui doit être éclairci mais je suis aussi resté sur ma faim parce que j’aurai aimé en savoir plus sur le lieu où Ela se trouve, s’il y a d’autres personnes, etc... D’autant plus que tu as le temps pour ça, je m’explique... Nous ne sommes pas en plein combat mais dans une phase d’attente où tout le monde a le temps d’observer, les personnages et le lecteur, le fait de décrire de nombreux éléments aide à transmettre cette sensation de longueur. Lorsque tu as le temps de t’attarder sur un lieu, c'est-à-dire lorsque la situation que tu évoques te le permet, fais le si ça apporte quelque chose. Ici ça l’est, tu présentes le contexte de ton récit. A te lire je ne sais pas si je suis dans l’antichambre de l’enfer ou dans une pièce conviviale, les indices que tu donnes sont trop ténus.
Décris plus de choses mais sobrement surtout si tu ne te sens pas à l’aise dans de longues narrations : « Ela passa sa main sur le hublot embué pour apercevoir l’équipe de nuit qui remontait péniblement la coursive. Les trois hommes tiraient le labeur de leur corvée nocturne, derrière eux les sacs d’immondices nauséabonds trainaient sur le caillebotis métallique. »
Edward saisit l’interphone perdu au milieu des canettes de bières :
- Portez moi ça, vous allez les déchirer
Pour seule réponse l’homme de tête lui fit un geste non équivoque qui eut pour effet de faire sortir Edward de ses gonds, lui aussi exténué par sa nuit d’astreinte. Il envoya valdinguer deux canettes qui allèrent grossir le tas d’immondices sur le sol.
A la droite d’Ela, le nouveau ne pût réprimer un haut le cœur.
...
Quant au scénario, il t’appartient et comme ce n’est que le début, je n’en parle pas. En tout cas j’espère que j'aurai avoir pu t'aider à travers cet exemple