Petit résumé sur les algues (bien que peut-être une partie de ce texte aurait plutôt sa place dans Décors)
La croissance des algues exige du gaz carbonique, de l'azote, des sels minéraux et la lumière solaire. Le gaz carbonique peut être tiré de l'atmosphère ou être fourni à l'état pur. C'est en effet un sous-produit de nombreuses industries, dont la brasserie. Trois espèces d'algues unicellulaires présentent de l'intérêt pour la production de protéines.
1. Chlorella vulgaris. Cette algue pousse en milieu acide. Ses cellules de petites dimensions sont extraites par centrifugation. Leurs membranes sont assez rigides et la digestibilité de la matière seche des cellules intactes varie de 40% à 50% pour les monogastriques.
2. Spirulina maxima. Cette espèce fait partie du groupe des algues bleu-vert, étroitement apparentées aux bactéries. Spirulina pousse en milieux salins et basiques dans lesquels le gaz carbonique est assimilé sous forme de carbonates et de bicarbonates. Pluricellulaire, elle est environ cent fois plus grosse que Chlorella et peut être extraite du milieu de culture par filtration. Elle se développe spontanément dans les lacs et les mares de l'Ethiopie et du Tchad où, séchée au soleil, elle sert depuis longtemps à l'alimentation humaine. Le rendement, qui dépend du climat, est d'environ 14 g de matière sèche par mètre carré et par jour.
Spiruline : il en existe eux sortes : la spirulina et l’arthrospira. Cette dernière variété esy comestible, contrairement à l’autre. Elle est consommée par les aztèques depuis les XVIème siècle.De nos jours, cette algue est cultivée depuis les années 1970 dans de nombreux pays du globe, En raison de sa richesse exceptionnelle en protéines.
Cultures en Afrique, Argentine, Antilles, Chine (province du Yunnan), États-Unis, Hawaii, Inde, Madagascar, Mexique, Équateur, Thaïlande... Depuis peu, on les cultive sous serres en France (Cévennes, Var, Bouches-du-Rhône, Tarn-et-Garonne, Aude).
La culture se pratique dans des bassins aquatiques de quelques décimètres de profondeur exposés au soleil, dans une eau alcaline (pH proche de 10) et maintenue à une température comprise entre 30 et 35 °C, la production atteint 20 g/(m².j). Après filtration, égouttage, lavage, puis séchage, on obtient une fine poudre verte.
L’industrie agroalimentaire l’utilise pour l’alimentation animale et la fabrication d’aliments diététiques, destinés, par exemple, aux régimes hyperprotéiques. Son goût désagréable la relègue toutefois à des usages bien spécifiques.
La spiruline permet de lutter contre la malnutrition, la dénutrition et les carences protéiques, telles le kwashiorkor. Elle est une source de fer hautement assimilable. Ainsi, 10 g de spiruline couvrent 100 % des apports journaliers recommandés.
Riche en molécules anti-oxydantes (acide gamma-linolénique, phycocyanine, tocophérol, carotène, sélénium et zinc), elle est également utilisée en cosmétologie.
Plus récemment, elle est utilisée par les sportifs.de retarder la production d’acide lactique, responsable de la fatigue et des crampes.
Le Conseil économique et social des Nations unies a développé l'Intergovernmental Institution for the use of Micro-algae Spirulina Against Malnutrition (IIMSAM) pour promouvoir l'utilisation de la spiruline contre la malnutrition sévère
3. Scenedesmus obliquus. Cette algue pousse en milieu légèrement acide et ne peut donc utiliser que du gaz carbonique dissous dans le milieu. On la cultive avec d'autres espèces de Scenedesmus pour l'alimentation du bétail. Elle pousse spontanément dans certains lacs du Mexique et les Aztèques l'ont utilisée comme aliment. Son rendement est d'environ 0,5 g par litre dans les mares peu profondes. On ne peut l'extraire que par centrifugation. La digestibilité de la matière sèche des cellules intactes est très faible, en général inférieure à 30% pour les monogastriques.
4. Laitue de Mer (Ulva Lactuca) : Cette salade de mer, qui se consomme habituellement crue mélangée avec des légumes terrestres par exemple, possède 10 à 20 fois plus de calcium que le lait, 10 fois plus de magnésium que germe de blé, et 10 fois plus de fer que les épinards (teneurs pour 100g).
5. Dulse (Palmaria Palmata) : Cette algue rouge possède des teneurs importantes en de nombreux minéraux comme le fer ou le magnésium, mais surtout un taux de protéines supérieur à celui de la viande (entre 20 et 35%). On l'aime elle aussi crue.
6. Wakamé (Undaria Pinnatifida) : Cette algue originaire du japon est désormais aussi cultivée dans les eaux bretonnes. Sa teneur en calcium est 13 fois supérieure à celle du lait, en phosphore 3 fois supérieure à celle du thon. L'acide alginique que contient cette algue en grande quantité permet de drainer les métaux lourds accumulés dans nos corps.
7. Nori (Porphyra) : C'est l'algue la plus consommée au monde, c'est avec ses feuilles que l'on peut confectionner les makis. Son taux de protéines égale ou dépasse celui des fromages viandes et oeufs. Elle contient toutes les vitamines en bonne quantité, mais aussi de la B 12
8. Kombu (Laminaria Saccharina ou Digitata): Sous la forme Royale ou Bretonne, ces algues brunes sont cultivées en Bretagne. Elle contient entre 20 et 30 % de minéraux, ainsi que toutes les vitamines (B12 comprise).
CULTURE (DE NOS JOURS). Les cultures d'algues présentent peu de risques de contamination si l'on utilise de gros volumes d'inoculum en réunissant tous les facteurs d'une croissance rapide. Les algues se cultivent souvent à l'air libre dans des récipients en forme de canaux circulaires peu profonds où le liquide est maintenu constamment en mouvement. Dans ce liquide, enrichi en nutriments, on insuffle du gaz carbonique sous forme de bulles. On fait souvent appel à des artifices destinés à prolonger le contact entre le gaz et le liquide. Il faut signaler l'utilisation croissante des eaux d'égout et des effluents industriels, par exemple de levureries, comme milieu de culture. On emploie alors un mélange de Scenedesmus et de Chlorella.
UTILISATION. La farine d'algues n'est pas toxique et peut fournir toutes les protéines nécessaires sans le moindre inconvénient. Une fois séché, le produit se conserve très bien pendant six mois au moins. Son prix élevé empêche qu'il soit utilisé à l'alimentation des ruminants. On peut par contre incorporer jusqu'à 10% de farine d'algues dans la nourriture des porcs sans modifier le taux de croissance ni l'indice de consommation, et il en a été conclu que cette farine est au moins équivalente, en valeur protéique et pour les porcs, aux farines de viete et d'os. Elle est riche en xanthophylle (2,2 g/kg) et très efficace pour donner de la couleur aux jaunes d'oeufs. On l'utilise aussi comme source principale de protéines pour la volaille. Sa valeur énergétique est faible et, en grandes quantités, elle réduit la productivité. La farine d'algues est bien acceptée, tant par les porcins que par la volaille
Utilisations autres que comestibles :
Certaines substances tirées des algues, notamment l'algine, sont utilisées comme gélifiants, épaississant, émulsifiants, dans de nombreuses industries : pharmacie, cosmétiques, matières plastiques, peintures...
L'agar-agar sert de base pour la fabrication des milieux de culture bactériologique.
Phymatolithon calcareum (Lithothamnium) fournit un calcaire poreux utilisé pour la filtration de l'eau.
La capacité des algues à filtrer l'eau en concentrant ses constituants est également utilisable dans des stations d'épuration des eaux usées (villes) ou des eaux sortant d'installations industrielles (industrie chimique notamment). Il reste à choisir ce qu'il est fait de ces algues devenues des déchets, en général toxiques.
D’autres espèces sont utilisées dans des buts thérapeutiques et curatifs. Et enfin, un certain nombre d’espèces ont la particularité de concentrer le smétaux lourds. Il est ainsi possible d’envisager des campagnes de dépollution à l’aide de ces plantes.
Autres :
algues unicellulaires microscopiques (Dinoflagellées) peuvent rendre toxiques pour l'homme les mollusques (moules, huîtres, praires, coques, palourdes...) et les rendre impropres à la consommation, sous peine de troubles gastro-entériques graves ou, plus rarement, d'atteintes neuro-musculaires ; phénomène assez récurrent dans la mytiliculture du bassin de Thau en Languedoc et sur les côtes de l'Atlantique, notamment en Bretagne et en Vendée.
Sargassum muticum, algue brune introduite accidentellement en Europe en 1973 avec des huitres japonaises, a colonisé rapidement le littoral atlantique de l'Espagne à la Norvège ainsi que la Méditerranée occidentale jusqu'à Venise. Elle est toxique et n'est pas consommée par la faune locale. Elle se substitue à la flore locale et constitue une nuisance importante pour la conchyliculture. Elle prolifère particulièrement dans les chenaux fréquentés par les navires en raison de sa capacité de multiplication par bouturage.