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Auteur Sujet: De l'eau, de l'air, la vie ?  (Lu 2660 fois)

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De l'eau, de l'air, la vie ?
« le: 02/06/2013 - 22:25:51 »
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11 Mai 478
Fosse des Tongas

« Trois torpilles en approche dont deux verrouillées Capitaine ! »
Les Ecumeurs les avaient retrouvés mais ils restaient invisibles, masqués par le relief tourmenté de la zone.
Djama l’Ensorceleuse le regard dans le vide cracha
« Pilote, Barre au 113. Cap sur la Passe des Damnés ».

Un silence de mort régna soudain sur la passerelle de La Cinglante. Reprendre le combat contre la frégate et les escorteurs des Ecumeurs était perdu d’avance même avec Le Vaillant de Marag à leur côté mais se jeter dans la Passe relevait du suicide…

« Pilote, barre au 113. Je ne le répèterai pas. »

Quelques secondes plus tard, Le Vaillant prenait lui aussi le même cap.
A peine plus large qu’une frégate, la passe était redoutée pour ses écueils et plus encore pour ses gigantesques tourbillons qui jetaient les navires sur les pics de Braun. Aussi traverser la passe des Damnés avec un navire endommagée relevait-il de la folie furieuse.
 « Capitaine, je confirme trois T6 verrouillées. Impact dans soixante-cinq secondes Capitaine !! »
Djama ne voulait pas risquer de blesser d’avantage son bâtiment. «Artilleur, larguez quatre leurres en ligne espacés de  cinquante mètres. »
« Impact trente secondes… »
« Impact vingt secondes… »
« Capitaine, deux torpilles déviées !! Impact 10 secondes ! »
Djama vit le pilote saisi de tremblement…
« 5 »
« 4…»
« 3… »
« 2 ! »
« IMPACT !! »
Rien. Pas la moindre explosion. Djama remercia La Chance de leur avoir envoyé  une torpille foireuse…
 Les minutes passèrent et l’écran holographique saisi d’un soubresaut se remit à modéliser les environs. L’entrée de la passe et ses abords se dessinaient maintenant clairement.
« Capitaine ! Dix échos à très longue portée.... Contact probable dans deux minutes vingt secondes. »
Les deux derniers escorteurs de Djama se glissaient déjà dans la passe.

Marag venait de placer sa frégate au-dessus de La Cinglante de sorte à rentrer le premier dans la passe et surtout le navire de l’Ensorceleuse était maintenant interposé entre lui et ces fameux échos…
Soudain le Sonscans  repris : « Capitaine je confirme, cinq T7 verrouillées vitesse très élevée. Impact soixante-cinq secondes… »
Des T7 ! Les Ecumeurs mettaient le paquet, ils voulaient les couler avant leur entrée dans la passe.
Les moteurs étaient déjà endommagés par le précédent combat mais l’Ensorceleuse n’avait maintenant plus le choix.

 « Propulsion, puissance maximum ! Pilote, remontée d’urgence et corrigez l’assiette à l’entrée de la passe ! Artilleur, préparez les 7 derniers leurres et une charge de profondeur à vingt mètres. Canonnier, dès l’entrée dans la passe pilonnez les parois bâbords et tribords à volonté. » La partie allait être serrée.
« Capitaine huit T7 verrouillées !! »
 « Larguez les leurres en ligne espace 30 mètres et une charge !! Préparez trois charges réglées à cinq secondes et larguez-les à l’entrée de la passe !! ».
La Cinglante la proue pointée vers le haut à son paroxysme remontait le tombant à toute allure. Les énormes spots de proue allumèrent enfin la passe et le pilote commença à redresser la frégate. 
« PILOTE C’EST TROP TÔT !! » D’un coup sec il corrigea le palonnier mais dans un bruit de ferraille tordue la frégate abordait la passe en raclant la coque sur la paroi.
Les  quatre  premières torpilles pulvérisaient déjà les leurres.
Les canonniers ouvrirent un feu continu sur les parois en espérant créer un éboulement. 
Les charges de profondeur en explosant dans un espace restreint avaient créé une formidable onde de choc qui avait fait s’écraser trois autres torpilles sur les tombants ; de gros blocs commençaient à s’en détacher….
Une torpille toucha  le groupe de propulsion de plein fouet.
Le pilote affolé par l’impact perdit le contrôle du navire qui commença à frotter sur les parois acérées.
L’Ensorceleuse se rua en avant et lui brisa brutalement les cervicales. Elle corrigea la trajectoire et envoya  valdinguer le corps du pilote sur le pont.
« Quand on veut que les choses soient bien faites… il faut les faire sois même ! » lança-elle les dents serrées tout en s’installant aux commandes.

« Bien. Passerelle au rapport »

Clemt son second énonça froidement: « Capitaine, salle des machines puissance limitée au quart. Sonscans de coque avant et latéral tribord HS. Système de communication extérieur HS. Voie d’eau contenue à la proue pont n°3. Moteur auxiliaire noyé.  Stabilisateur arrière tribord HS. J’attends le rapport d’avarie pour le groupe propulsion. Le point positif c’est que la passe derrière nous est en partie effondrée, ils ne peuvent pas nous suivre.
Par contre, nos deux escorteurs de pointe signalent déjà ressentir l’attraction des tourbillons Capitaine ! ».

   Très rapidement les communications s’altérèrent et les escorteurs disparurent des scans.
Les deux frégates firent avant et inexorablement le courant explosant d’intensité les entraina.
Sur la passerelle de commandement, la tension était extrême. Des pirates se signaient ou tripotaient leurs fétiches… Des blocs de rocher détachés des parois et une multitude de débris de toutes sortes martelaient la coque. En sueur, arcboutée sur les commandes, Djama bataillait ferme pour éviter les écueils et maintenir la frégate dans le courant.
La sortie de la passe arriva soudainement et les gigantesques tourbillons apparurent.
Sept cents ou huit cents mètres de diamètre au bas mot avec en leur centre d’étranges crépitement énergétiques bleutés qui illuminaient les crocs acérés de Braun… La frégate de Marag était déjà happée par le vortex et La Cinglante y plongea quand inexplicablement les tourbillons se calmèrent. Djama L’Ensorceleuse en transe les yeux révulsés était rivée aux commandes et pilotait du bout des doigts son navire à l’agonie.

   Les deux frégates glissèrent lentement hors du courant et quelques minutes plus tard, une fois sortis de la zone, les tourbillons remontèrent d’intensité et Djama sortit de sa torpeur. Si les Ecumeurs les voulaient, ils devraient maintenant contourner les Monts Jumeaux soit 3 jours de navigation au bas mot... Cela leur donnait largement le temps de disparaître. Par contre, seules les deux frégates avaient réussis à passer, un vrai miracle vu leur état ! Leurs derniers escorteurs happés par les tourbillons gigantesques avaient fini fracassé sur les pitons rocheux qui tapissent les fonds.
Au vue de la situation, Marag Main gauche prît le parti de traverser la Mer de Tasman pour rejoindre une petite communauté alliée vers Ojias. Djama quant à elle était bien trop loin de ses bases et qui plus est, sa frégate n’avait presque plus de propulsion ni de gouverne.
La Cache des Grandes Îles était sa seule option. Juste avant le combat contre les Veilleurs, Kramar le chef des Fils du Sang prit d'un mauvais pressentiment lui en avait communiqué les coordonnées.  Djama sans attendre mit le cap au sud et priait maintenant pour que la propulsion tiennent le coup.

   A l’aplomb d’une falaise par -458 mètres, une immense entrée permit à la frégate de se glisser dans un dédale de blocs titanesques. Ce labyrinthe mena à une grotte semi immergée reliée à la surface par des cheminées verticales.
La propulsion HS et n’ayant pas les moyens de réparer sur place Djama envoya trois plongeurs à Cape chercher de l’aide. Malheureusement, un monstre marin semblable à un gigantesque serpent les attaqua avant même qu’ils ne puissent sortir du dédale de blocs. Deux semaines passèrent et Djama décida d’envoyer ses trois dernières armures. Quelques heures plus tard ils revinrent, les armures en lambeaux. Ils étaient tombés sur le même monstre qui vivait apparemment dans les environs et en avaient miraculeusement réchappé. Consciente qu’aucun secours ne viendrait, L’Ensorceleuse prit le parti de s’installer plus confortablement et d’attendre qu’un navire des Fils du Sang vienne faire escale.
Les semaines et les mois passèrent et personne ne vint. La nourriture commença à manquer et les pirates excédés de cette situation et de la position d’attentisme de leur capitaine donnèrent des signes de rébellion. Djama parvint néanmoins à garder le contrôle du groupe  et pou r apaiser son équipage décida d’envoyer un petit groupe  à l’extérieur via les conduits d’aération. Elle savait cette solution mortelle et vouée à l’échec mais cela aurait le mérite d’éliminer deux des contestataires les plus virulents qui désiraient tenter leur chance dehors. Le petit groupe fut effectivement réduit en charpie dès leur sortie… les jours passèrent…

   Plus d’eau potable, les filtres à air encrassés donnaient des signes de fatigues et le stock de rations touchait à sa fin. Pas de congre des sakhalines ni de poisson bulle  dans le secteur et ce n’est pas avec les quelques poissons pêchés tous les jours qu’ils tiendraient le coup. Djama présenta la seule option qui leur restait.
Rester sur place et ouvrir les conduits d’aération pour récupérer l’eau de pluie et avoir de l’air tout en espérant que leur corps s’adapte progressivement à l’extérieur.
De l’eau, de l’air, la vie ? Oui certainement mais au prix fort !! Les conditions extérieures firent des ravages dans leur rang. Quant aux survivants, en quelques dizaines de jours les agents mutagènes responsables des altérations moléculaires les transformèrent en monstres et pour les plus chanceux d’entre eux en mutants. Certains s’entretuèrent, d’autres s’enfuirent et quelque uns choisirent de rester là.

   La Horde. Un nouveau clan venait de naitre …


Salut à toutes et tous,
voici l'intro du scénario De l'eau, de l'air, la vie ?
 Il fait parti d'une belle campagne colorée, une chasse au trésor dans le monde pirate intitulée Un arc-en-ciel dans les abîmes. . . à bientôt !

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Re : De l'eau, de l'air, la vie ?
« Réponse #1 le: 03/06/2013 - 10:18:42 »
Super, +1 pour ce récit.
Questions (dont les réponses n'ont pas nécessairement à être intégrées dans la nouvelle) :
- qu'est ce qui empêche les Écumeurs de passer par dessus le relief (et cette fameuse passe) ? La proximité de la surface ?
- pourquoi le second bâtiment qui s'en sort (la frégate de Marag Main Gauche) n'a-t-il pas prévu de revenir secourir celui de Djama ? (ou encore il aurait pu le tracter jusqu'à une base où les réparations auraient été possibles, non ?). Mais sans doute n'étaient-ils alliés que pour une courte période ?

"Océan. Masse d'eau occupant à peu près les deux tiers d'un monde destiné à l'homme - lequel est dépourvu de branchies."  Ambrose Bierce - Extrait de Le Dictionnaire du diable

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Re : Re : De l'eau, de l'air, la vie ?
« Réponse #2 le: 03/06/2013 - 11:08:47 »
Super, +1 pour ce récit.
Questions (dont les réponses n'ont pas nécessairement à être intégrées dans la nouvelle) :
- qu'est ce qui empêche les Écumeurs de passer par dessus le relief (et cette fameuse passe) ? La proximité de la surface ?

exactement, le relief est trop tourmenté et trop près de la surface.

- pourquoi le second bâtiment qui s'en sort (la frégate de Marag Main Gauche) n'a-t-il pas prévu de revenir secourir celui de Djama ? (ou encore il aurait pu le tracter jusqu'à une base où les réparations auraient été possibles, non ?). Mais sans doute n'étaient-ils alliés que pour une courte période ?

Les Ecumeurs s'ils contournent la passe sont biens trop dangereux pour prendre le risque d'un tractage ou de revenir ultérieurement aidé Djama dans cette zone. Il vallait mieux pour eux d'aller se planquer chacun de leur côté.

Le texte sera plus parlant quand les scénarios arriveront.

J'avais quasi fini cette campagne et en parlant du sujet avec Alacabone qui avait envie de bosser sur la piraterie, fatalement d'autres idées sont venues... et nous voilà parti sur un projet à 4 mains :)